Au gré des pensées

5.

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Dans un imperceptible sentiment de bien-être et d'hérésie je poursuis ma route sur un chemin de traverse qui s’annonce difficile pour la marche. Des ornières sont profondes et de nombreux cailloux jalonnent le sentier. Néanmoins, cette promenade me parait bénéfique. Je le sais. Je parcours ainsi des kilomètres sans marquer la moindre pause tant je suis absorbé dans mes pensées. Ces dernières persistent à mon esprit au point de devenir obsédantes. Telles ces branches éparses sur le sol ou encore ces barbelés fixés tous les trois mètres sur des poteaux de bois longeant les champs comme des potences inquisitoires.

Chaque parcelle délimitée par des barrières est une entrave à la liberté me dis-je. Aussi sans plus attendre je les franchis... Mais à peine arrivé de l'autre côté je suis en présence d’un troupeau de bovins. Je continue d’avancer et bientôt je me trouve face à un taureau ! Je suis tétanisé. Ce mufle domestique ne semble pas apprécier ma venue. Voici qu'il s’impatiente, baisse son front, gratte le sol et ses grosses narines sont écumantes… Je suis dans une très mauvaise posture. Il est trop tard pour reculer ou tenter de poursuivre ma route, en sifflotant les mains dans les poches, comme si rien n’était. La fuite ! Je dois déguerpir au plus vite ! A moins qu'il ne s’agisse que d'un mauvais rêve... C'est probable après tout...

Quelque temps plus tard, je me réveille dans un lit aux draps blancs qui n’est pas le mien…

Pourtant, m’assure-t-on, « les vaches sont toujours bien gardées »...